'ABD AL-MUN'IM MUSTAFÂ HALÎMA
«
ABÛ BASÎR AL-TARTÛSÎ »
Traduction française par votre modeste frère
ABU IBRAHIM AL-KURDY
Au nom d'Allah, le Tout Miséricordieux, le Très
Miséricordieux
Louange à Allah Seul, et que la prière et le salue
soit sur celui à qui nul messager ne succédera.
Statuer sur un fait est une branche de sa conception
et de sa perception et, par conséquent, celui
qui ne conçoit pas bien la chose ne peut ni y faire
face de manière convenable ni déterminer la
position correcte à adopter vis-à-vis de celle-ci. L'homme
est ennemi de ce qu'il ignore. C'est
pourquoi, afin que nous puissions expliquer et
comprendre de manière optimale la politique et les
positions du régime syrien sectaire, ses actes
criminels, les atrocités qu'il perpètre depuis plus de 40
ans et ce qu'il commet en ces jours comme massacre contre
le peuple syrien et, également, afin de
mieux lui faire face sous une forme nouvelle et
correcte, il est impératif, tout d'abord, que nous
comprenions la doctrine culturelle, sociale, psychologique
de ce régime sectaire, ses éléments
influents et les acteurs prenant place dans la
gouvernance et la gestion du pays, qui appartiennent
tous à la secte nusayrite (nusayriyya) à qui il est
savoureusement agréable, ainsi qu'à certains partis,
de se nommer par la communauté alaouite ('alawiyya).
Lorsque nous indiquons cet aspect-là, ce n'est pas, tel
que le comprennent certains, par désir de
susciter des conflits sectaires au sein de la société
syrienne, mais uniquement pour décrire la réalité
que nous vivons et traversons en Syrie, plus particulièrement
en ce stade difficile, afin de la
comprendre dans un premier temps et, dès lors, mieux
la traiter et y faire face.
Ce qui m'a aidé à décrire cette réalité, c'est que je
ne suis pas seulement un simple observateur,
critique et chercheur, mais, bien plus, un de ceux qui
ont cohabité et voisiné avec ces hommes dans
leurs villes, leurs maisons, leurs lieux de travail. Je
fus au courant, et ce de manière directe, de leurs
coutumes, leur vie, leurs rituels religieux, sociaux
et éthiques. Je suis, de ce point de vu là, bien au
courant du peuple, je sais d'eux ce qu'un autre que moi du peuple
syrien ou des gens du sud ou du
nord de la
Syrie bien aimée ne savent pas. J'espère donc que tous, et je
les en remercie, prêteront
une lecture très attentive à mes paroles.
[Leur croyance bâtinite]
Je dis, tout d'abord, qu'en vertu de leur crédo
bâtinite (bâtiniyya)1 qu'ils professent, n'ayant aucun
rapport avec l'Islam — Religion et crédo de la
communauté —, fondée sur l'hérésie (ilhâd), la
dénégation (juhûd), l'antinomisme (ibâhiyya), l'idolâtrie
(wathaniyya), la négation de la
Résurrection et [du jour] des comptes, des cinq
piliers de l'Islam et autres, de leur affirmation que
'Alî ibn Abî Tâlib — qu'Allah soit satisfait de lui ! — est Allah et en
raison de ce qui s'en suit
comme confidentialité et dissimulation dans l'exercice
de leurs pratiques sectaires et sociales, un
1 [N.d.t] : Tous ceux qui, chiites, soufis ou philosophes, rejettent le
sens apparent (dhâhir) du Livre et de la Sunna au
profit d’un sens ésotérique (bâtin). Ils furent nommés
ainsi car ils croient que chaque texte apparent à un sens
ésotérique, que l'apparent est ce avec quoi le
Prophète — qu'Allah prie sur lui et le salue ! — est venu, et que le sens
ésotérique est la science de l'interprétation que seul
eux connaissent. Cette profession constitue l'essence même de
leur prêche. Ils croient également que les obligations
et les actes surérogatoires sont des expressions symboliques et
des signes n'ayant aucun sens réel. « Ces gens nommés
nusayrites (nusariyya) et les autres catégories de qarmates
(qarâmita) bâtinites (bâtiniyya) sont plus mécréants que les juifs et
les chrétiens. Bien plus, ils sont plus mécréants
que la plupart des associateurs. Leur mal envers la
communauté de Muhammad — qu'Allah prie sur lui et le salue !
— est plus grand que le mal des mécréants qui combattent [les musulmans],
à l'instar des mécréants tatars, francs et
autres. », dit le shaykh al-Islam Ahmad ibn Taymiyya —
qu'Allah lui fasse miséricorde ! — en parlant des bâtiniyya.
Voir M.F, t. 35, p. 149.
fort sentiment d'isolement, de réclusion, de manque d'appartenance
à cette communauté, à sa
Religion et à sa masse d'entre les musulmans est
généré de leur part. Cette doctrine se considère
comme un corps étranger à ceux qui l'entourent, de
même qu'elle voit la masse qui l'entoure comme
lui étant un ennemie qui ne l'accepte pas et qui ne
peut non plus coexister avec elle conformément à
ce qu'elle prône comme convictions, rites et éthiques ;
ils n'ont donc pas le moindre sentiment
d'appartenance à la terre et au peuple syrien. Ils
scrutent la grande majorité des musulmans d'un oeil
soupçonneux, douteux, haineux, désireux de vengeance.
D'un point de vue patriotique, ils n'ont aucun
sentiment ou appartenance patriote ou bien une
jalousie réelle pour la patrie et les citoyens. Ils
traitent la patrie syrienne à l'instar des fermiers qui
traitent la vache laitière : sa valeur auprès d'eux
équivaut à ce qu'elle produit comme lait. Ils la
traitent tel un voleur qui pie une maison, y semant le
désordre et la désolation aussi longtemps qu'il
s'y trouve, car il sait pertinemment qu'elle ne lui
appartient pas et qu'il ne sera pas en mesure d'y
demeurer et rester très longtemps ; ils saisissent
avidement sans ne rien donner.
Ainsi, ils ont, auparavant, vendu et sacrifié [aux
juifs], d'une manière douteuse et suspecte, le
plateau stratégique du Golan (al-jûlân). Tous les
observateurs et analystes se sont accordés à dire
qu'ils sont parvenus jusqu'au niveau de la traitrise
et de la trahison de la part de Hâfiz al-
Asad/Hafez el-Assad le nusayrite, qui était en ce
temps là ministre de la
Défense. Et jusqu'à ce jour,
ils n'ont toujours pas levé leurs petits doigts afin
de libérer le Golan qui est encore sous
occupation
!
Au niveau interne et régional, après plus de 40 ans d'autoritarisme
et de pouvoir, ils n'ont rien
fourni d'évocable pour la patrie et les citoyens, si
ce n'est d'ouvrir plus de prisons et de centres de
sécurité répressif qui n'ont d'autre préoccupation que
l'humiliation, l'appauvrissement, le pillage,
l'asservissement du peuple syrien. Et ce à quoi la Syrie a assisté au cours des
dernières décennies
comme type d'évolution relevant du progrès et d'autres
faits semblables, c'est grâce aux efforts du
peuple syrien travailleur studieux, loin des efforts, des
participations, de l'attention du régime et de
son gouvernement.
La raison — en toute clarté et franchise — est que c'est
un régime sectaire n'ayant aucun
sentiment d'appartenance à la patrie ; — autrement c'est
qu'il a trouvé au service de la nation et des
citoyens un bénéfice qu'elle serait susceptible de lui
ramener ; ils ne connaissent donc pas ce
sentiment et n'en sont ni touchés. C'est pourquoi il
leur a été très aisé de tuer des centaines de
citoyens syriens durant les dernières manifestations
pacifiques dans l'arène syrienne, étant donné
qu'ils estiment que ces gens-là sont leurs ennemis n'ayant
un quelconque sorte de lien commun qui
les empêcherait de les tuer.
Si nous voudrions parler de la politique intérieure
corrompue, scélérat et sectaire du régime —
qui n'a rien entrepris pour la patrie et les citoyens,
hormis la destruction, la dévastation, le sousdéveloppement,
la pauvreté et l'humiliation —, cela serait trop long
pour nous. Cependant, la
question est de savoir pourquoi cela ? Pourquoi est-ce
la politique interne de ce régime sectaire ? La
réponse est que c'est un régime qui ne dispose pas de
la moindre alliance ou allégeance envers la
patrie syrienne. C'est pourquoi rien des affaires de
la patrie et des citoyens ne l'importe.
À la question de savoir pour qui est alors son
alliance et son allégeance, et à qui il prête son
attention, je réponds que son alliance est pour lui-même
et sa propre personne, pour sa secte fondée
sur un ensemble de talismans et de croyances
ésotériques et confidentielles, puis pour la
gourmandise, l'argent, l'organe génital et la coupe de
vin ; au-delà de cela, rien des conceptions, des
bonnes valeurs, du licite (halâl) et de l'interdit (harâm),
de la vérité et du faux, de la perte du pays
et la mort des hommes, l'entré et la sorti du
colonialisme ne l'importe, il ne se soucie de rien tout
cela
!
[Leur vie sociale fondée sur l'humiliation d'autrui]
Deuxièmement, une des choses par lesquelles se
distingue la vie sociale de la secte des
nusayrites — qui gouverne la Syrie —, c'est qu'ils s'enseignent
entre eux que le riche et puissant
humiliera et réduira à l'état d'asservissement le
pauvre et faible qui se trouve au sein d'eux, sans
aucune miséricorde et compassion, ni même une
bienfaisance. Et c'est selon le degré de richesse et
de pouvoir du riche que l'humiliation et l'asservissement
se réaliseront, et que ce dernier traitera
autrui ou un plus faible que lui comme une bête de
somme. Le faible, quant à lui, humiliera et
soumettra celui qui est plus faible que lui ; — l'individu
étant plus faible que ce dernier agira de la
même manière avec la personne qui lui est plus faible ;
et ainsi de suite, jusqu'à ce que vous
atteignez le cercle le plus petit et le plus étroit
dans leur communauté, et ce lorsque vous trouverez
l'homme marié parmi eux se venger de l'humiliation
subit par autrui, à travers l'humiliation de sa
femme et de ses enfants dans sa propre maison.
Il en est de même pour la relation entre chefs
religieux de la secte et ses membres : une relation
de supériorité, d'asservissement, d'humiliation, de lourdes flatteires des
ces chefs et de collecte de
fonds pour ces derniers à travers l'interdit (harâm).
De ce fait, la secte nusayrite — tout au long de son
histoire — fut divisée en deux classes : une
classe riche, tyrannique, orgueilleuse, et une classe
pauvre, frustrée, réduite à l'état de bête de
somme qui représentent la grande majorité des membres
de la secte. Chaque classe de ces deux
catégories est également divisée en deux ; ces deux
derniers en quatre ; les quatre en huit et ainsi de
suite, jusqu'à ce que vous trouviez deux classes dans
une seule maison : puissant et faible, ou faible
et plus faible que lui… Ces classes ne sont pas
établies entre membres de la secte, elles se planifient
et varient de haut en bas selon le degré de la force
du faible, de la faiblesse du fort, des conditions
qui permettent au pauvre d'être riche et au riche d'être
pauvre. Il y a donc entre eux une concurrence
fébrile, peu importe la manière dont elle se déroule, pour
la richesse démesurée.
Quand le soldat Hâfiz al-Asad, le nusayrite, se trouva
plus fort que son général Salâh Jadîd/Salah
Jedid, lui aussi nusayrite, il l'attaqua et le mit en
prison jusqu'à ce qu'il y trouve la mort, pour le
remplacer à la présidence du pays, sachant que les
deux étaient nusayrites. Vous comprendrez ainsi
pourquoi Rifaat el-Assad/Rif'at al-Asad en est venu à
se retourner contre son frère, le président
Hâfidh al-Asad, et ce qui amena l'autre à priver son
frère de tous ses pouvoirs militaires et
politiques et à lui demander d'errer à l'extérieur du
pays. Vous comprendrez également pourquoi
Maher el-Assad/ Mâhir al-Asad, le président de la Garde républicaine, le petit
frère de Bachar el-
Assad/Bashshâr al-Asad, agit en ces jours comme s'il
était un État au sein de l'État, au-dessus de la
loi et de la responsabilisation. Il rivalise avec son
frère, le Président, sur la plupart des choses
relevant de la confidentialité du Président et de la
présidence, si bien que certains pensent que le
Président actuel est Mâhir et non Bachar. La cause de
tout cela est — comme précédemment
rappelé — le cadre, l'éducation sociale et l'éthique
des membres de la secte nusayrite.
Quand à savoir ce qui pousse le commun [des membres] de
la secte à patienter face à ce régime
social arriéré et injuste de la secte, je répondrais
que ce qui pousse le commun [des membres] de la
secte issue de la classe pauvre et humilié à être
patient vis-à-vis de l'avilissement et des insultes
provenant de leurs chefs religieux, leurs dirigeants
et des plus riches qu'eux, c'est que les dirigeants
et chefs religieux de la secte intimident leurs membres
de leur environnement islamique, et que,
quoi qu'ils subissent comme humiliation de la part de
leurs dirigeants et chefs, ils doivent patienter
et garder le silence, s'humilier et rester unis entre
eux, afin que le monde islamique qui les entoure
ne les ravalent pas de tous les côtés.
Si vous comprenez cela, vous aurez une bonne
explication au pourquoi après 5O ans de règne de
la secte nusayrite syrienne, on ne trouve toujours pas
de membre de la secte nusayrite se plaignant
de la pauvreté et de la misère. Vous comprendrez
également pourquoi ceux parmi les membres de la
secte qui règnent puissamment et autoritairement en
Syrie traitent avec froideur, mépris et
humiliation les citoyens syriens de manière générale ;
— c'est ce qui a conduit dernièrement les
citoyens syriens — après que la patience ait dépassé
ses limites — à acclamer durant leurs
manifestations : « Le peuple syrien n'est pas
méprisable ! ». Méprisable… par qui ? Pourquoi ? La
réponse vous la connaissez, elle a été donnée plus
haut.
[Absence de valeur religieuse, morale ou humaine chez la secte]
Troisième point important qu'il est impératif d'indiquer,
c'est que la secte nusayrite n'a pas de
valeur religieuse, morale ou humaine vers lesquels ils
sont appelés ou conviés de s'en remettre en
matière de jugement en cas de différend. Il n'est pas
possible, par exemple, que vous leur disiez «
craignez Allah », ou que vous leur demandiez une chose
en Allah, ils vous mépriseront
immédiatement, ils rigoleront sur vous et insulteront
de suite Allah — Puissant et Majestueux ! —.
Si vous leur rappelez les enseignements de l'Islam et
ce avec quoi les envoyés sont venus de la
part de leur Seigneur, ils insulteront l'Islam et les
envoyés2 ; si vous leur dites que telle chose est
interdite ou qu'elle n'est pas autorisée ou que c'est
honteux, que cela s'oppose aux valeurs et
éthiques religieuses et humaines, ils se railleront de
vous, de votre religion et insulteront ces
valeurs. Si vous leur rappelez les droits de la patrie,
de ses frères et de ses citoyens, et ce que cela
implique de leur part comme coexistence civilisée et
humaine avec les autres qui y vivent avec eux,
ils vous insulteront ainsi que la patrie. Ils
insulteront également le nationalisme arabe et
l'humanisme, ils insulteront même la loi syrienne et
le droit international. Ces gens là ne respectent
et ne sanctifient rien. Ceci constitue un problème
majeur pour le peuple syrien, étant donné qu'ils ne
savent pas comment faire avec eux et vers quoi se référer
pour les juger, ils ne savent pas quel est le
langage le plus approprié pour les aborder et les
évoquer, autre que le discourt et la loi de la
corruption et la dépense illégale de fonds pour eux
afin d'arrêter leur mal3.
Si l'on dit que leur source de référence est la loi
syrienne et qu'ils se réfèrent à elle en matière de
2 Allah a prédestiné pour moi que je sois enfermé dans les prisons et les
cellules des renseignements syriens en 1976,
à cause de certains écrits et gribouillage que j'avais
fait sur les murs. J'avais condamné dessus le régime et son leader
[désormais] mort, Hâfidh al-Asad. J'ai donc séjourné dans les cellules
et geôles des renseignements à Tartous/Tartûs,
puis dans les geôles des renseignements à Lattaquié/Al-Lâdhiqiyya,
jusqu'à finir dans les geôles des renseignements
à Damas/Dimashq. À cette époque, je n'avais pas plus
de 16 ans, je me souviens de tout cela lorsque durant ces
jours-là un groupe de jeunes, des jeunes de la brave
Deraa/Dar'a, ont accomplit la même action que moi. Leurs
écrits en gras sur les murs condamnant le tyran et son
régime furent la cause directe du déclenchement de cette
révolution bénite à laquelle assiste les villes
syriennes aujourd'hui. Enfin… Alors que j'étais dans les cellules des
renseignements à Damas, où le chef des renseignements
à cette époque s'appelait 'Alî Dûbâ, un officier nusayrite,
lorsqu'ils en sortaient un d'entre nous pour le
torturer, certaines personnes disaient aux bourreaux parmi les
nusayrites, en raison de la rude torture infligée : «
pour Allah, laissez-moi, faites-moi miséricorde », afin qu'ils
plaident en sa faveur et allègent certains coups et
tortures. Alors les bourreaux les insultaient et insultaient Allah, et
ils lui répondaient : « Ceci est le bâton d'Allah à
qui tu demandes assistance », alors ils le frappaient et le torturaient
plus encore. La personne disait : « pour Muhammad, faites-moi
miséricorde » ; alors les tortionnaires les insultaient
et insultaient Muhammad — prières et bénédictions d'Allah
sur lui ! —, puis ils lui répondaient : « Ceci est la bâton
de Muhammad » et le frappaient et le torturaient plus
encore. La personne les suppliait par tout ce qui est sacré,
[mais en vain], elle ne trouvait auprès d'eux qu'insulte, moquerie et
plus de coups et de torture. Puis l'individu
finissait par leur dire : « Pour Hâfidh al-Asad, laissez-moi
», ils s'abstenaient alors de le torturer et de le frapper pour
Hâfidh al-Asad, méditez donc. Mais quel genre d'être
sont ces gens ?!
3 Il y a une chose qui a retenu mon attention dans les dernières
manifestations qui ont eu lieu dans la ville de la brave
Dera, c'est que l'un des manifestants disait à
distance aux autres parmi les renseignements et les soldats du régime
sectaire qui opprimaient les manifestant : « Nous
sommes vos frères, comment pouvez-vous tuer vos frères ?!
Existe-il une armée qui tue son peuple ?! » Et le côté
opposé sectaire que de répondre par des éclats de balles réelles
qui faisaient taire celui qui les interpellait et ses
co-manifestants. La raison est que ces gens ne connaissent pas le
sens de ces mots et ne lui prêtent aucune attention, ces
mots dont si elles étaient dites au combattant ennemi sur le
champ de bataille et de guerre, il se garderait de te
tuer !
jugement, je dis que ce qui pensent cela rêvent. Pensez-vous
que la famille al-Asad et ses proches
de la secte au pouvoir et ceux qui exécutent les
ordres sont soumis à la loi syrienne ou qu'il soit
possible de les tenir pour responsable et de leur
demander des comptes sur base de cette loi ? La
réponse est catégorique : non. Ils sont au-dessus de
la loi, et la loi est toujours en-dessous et en
fonction d'eux. Au cas où la Constitution — et pas
seulement la loi — s'opposerait au mandat de
Bashshâr al-Asad, ils changeraient directement la Constitution et la
violeraient, car ce sont eux la
Constitution et la loi. Et ceci nous aide également à
expliquer pourquoi le régime sectaire au
pouvoir ne prête aucune attention aux cris et demandes
de réforme du peuple. L'opposition, et ce
depuis plus de 40 ans, demande au régime certaines
réformes nécessaires qui touchent à la vie, à la
dignité, à l'éthique, à l'honneur, à la liberté des
citoyens syriens, mais celui qui est appelé est inerte,
comme s'ils s'adressaient à un mur et parlaient à un
sourd-muet. Le mystère en cela réside dans le
fait que le régime au pouvoir ne connait pas la
signification des valeurs de l'éthique, de l'honneur,
de la dignité, de la liberté, et l'effet que ces
valeurs procurent sur l'âme humaine. Ces termes sont
très étranges à leur environnement, à leur culture, à
leurs terminologies sectaires, comment pensezvous
donc qu'ils pourraient se référer à elles en matière
de jugement et leur prêter attention
?
Est-il possible que celui qui tue plus de 300 jeunes
citoyens syriens durant leur première
manifestation pacifique aime la patrie et ses citoyens
ou qu'il accepte de se soumettre à la loi du
pays ? Nul ne peut perpétrer ces crimes et ces
massacres, hormis celui qui a le sentiment, à l'avance,
d'être au dessus de la patrie, des citoyens, de la loi,
de la responsabilisation et des comptes à rendre,
et que la patrie et le citoyen ne signifie rien pour
lui.
L'ensemble des trois point précédemment évoqués nous
donne une explication précise du
comportement, des positions et de la politique du
régime sectaire au pouvoir, et cela aide également
nos habitants et notre peuple qui se trouve dans la Syrie blessée à mettre au
point la meilleur façon
d'agir avec ce système sectaire. Ce sont-là que
certains caractéristiques et compositions morales,
psychologiques, sociales et sectaire du régime !
S'il l'on demande : comment peut-on alors expliquer la
position du régime au pouvoir vis-à-vis
de la résistance (muqâwama) et du front d'opposition (mumâna'a)
? Cette position n'indique-t-elle
pas que le régime a beaucoup de valeurs patriotiques
et humaines, et que c'est contraire à ce que
vous avez souligné ?
Je réponds à cette question sous deux points. Le premier
point, c'est que le régime sectaire au
pouvoir — depuis plus de 40 ans — n'a jamais été par
lui-même un seul jour résistant et opposant.
Bien plus, il était à plat ventre et soumis, étant
donné que le plateau du Golan — depuis son
occupation — n'a cessé d'être dans les mains des juifs
sionistes. Depuis ce temps là, jusqu'à nos
jours, ni au-dessus du plateau du Golan ni pour sa
cause le régime n'a tiré ne serais-ce qu'un seul
coup de feu et n'a pas non plus autorisé à ce qu'un
seul coup de feu soit tiré à côté. Depuis, il joue le
rôle de chien de garde fidèle qui protège les
frontières syriennes avec l'État juif sioniste. De ce fait,
le départ du régime sectaire au pouvoir est une
préoccupation majeure pour les juifs sionistes, par
peur que l'alternative de ce régime ne soit pas au
même degré de fidélité que la famille sectaire al-
Asad et qu'il n'ai la même capacité à contrôler et
surveiller les frontières. Ajoutez à cela que l'État
sioniste a bombardé des installations nucléaires et
des cibles militaires dans le nord de la Syrie en
réduisant les installations nucléaires en poudre, tuant
ainsi tous ceux qui se trouvaient dedans. Le
régime sectaire au pouvoir s'en est réjouit et n'a
rien fait de plus que de lancer quelques missiles
verbales bourdonnants, oisifs et incertains, sans
faire suivre cela ne serais-ce que par un seul coup
de feu.
Sur le plan palestinien, il y a le massacre de Tal al-Za'tar,
de Karantina et autres massacres
perpétrés par le régime sectaire contre le peuple et
les camps palestiniens à Beyrouth dans les
années 70 et au-delà, dont même les juifs sionistes n'ont
pas commis de chose semblable. S'en suit
l'expulsion restrictive [en matière de droit] de 'Arafat
et de milliers de palestiniens sous les
bombardements et les menaces de la Syrie sectaire, conformément
au souhait de l'État juif sioniste
et au désir du régime de vider l'arène libanaise de
toute force active contre le nusayrisme au Liban
et les chiites rafidites dirigés par le Hizbullah
rafidite libanais. Tout cela nous révèle l'ampleur de la
haine et de la criminalité de ce régime sectaire
envers le peuple, la question et la résistance
palestinienne. Combien de fois ce régime s'est nourrit
et rassasié — et ne cesse de le faire — par ce
qu'il n'a pas en sa possession au nom de la question
palestinienne ?
Le deuxième point, c'est que le régime sectaire syrien
comme tout régime arriéré, corrompu,
despote, contient un programme sectaire détesté sur le
plan intérieur et local, et sur le plan extérieur
et international, qui nécessite certaines feuilles de
route et essors nationaux par lesquels il se
rassasie et se renfonce, tout d'abord au détriment du
peuple, et de son entourage arabe en second
lieu. Auparavant, Hâfidh al-Asad avait retiré le signe
de la résistance et de l'opposition, jusqu'à ce
que le mensonge du régime apparaisse. Les gens avaient
donc commencé à nommer son front par
«
le front de l'inaction (jumûd) et de la détérioration (taraddî)
». Lorsque l'effet de leur front de
résistance et d'opposition prit fin et qu'ils
devinrent risibles [aux yeux] du peuple et des critiques
parmi eux, le régime est alors revenu sur ce nom —
durant le mandat du fils héritier — et s'est
nommé, ainsi que ceux qui sont entré dans son alliance,
de « front de résistance et d'opposition », si
bien que pour montrer et prétendre qu'il est de ce
front, il a autorisé certains leaders de groupes
palestiniens — dont le Hamas — à rester à Damas, à
condition de faire allégeance au tyran (tâghût)
et à son régime ; j'ajoute au compte du régime le fait
qu'il protège le Hizbullah chiite-libanais et
sectaire4 ; — [toutes ces conditions leur ont été
posées] afin que le régime se nourrisse par leur biais
et les utilise comme un atout de pression contre toute
personne qui s'opposerait à eux, à l'intérieur
comme à l'extérieur, et également pour trouver par
leur biais une justification à chacune de leur
manquement, corruption et injustice qui se trouve en
eux.
Si l'on demandait [au régime syrien] certaines
réformes, de s'abstenir de porter atteinte à son
peuple, de libérer certains prisonniers politiques et
de lever l'état d'urgence, il s'excusera auprès du
peuple syrien et leur dira qu'il représente et protège
le front de la résistance et de l'opposition, et
qu'il est préoccupé par la résistance et l'opposition,
et que la résistance et l'opposition l'empêchent
de pouvoir prêter attention à son peuple dans ce qu'il
lui demande ou de faire des réformes
concrètes quelles qu'elles soient.
Si le peuple syrien se soulevait contre l'injustice du
régime et sa corruption, le régime dira que
ces gens-là se soulèvent contre ceux qui représentent
et protègent la résistance et l'opposition.
Qu'ils prennent pour cible, dans leur soulèvement, la
résistance et l'opposition que protège le
régime syrien, [et par conséquent], celui qui est
ainsi est un traite, sa punition est la mort, à plus
forte raison donc de ne prêter attention à sa demande.
Si l'on fait référence à certaines trahisons du régime
sectaire et ses positions abjects qu'il a
entretenu au niveau des relations extérieurs, il s'excusera
et se dressera contre son opposant par la
résistance et l'opposition en disant qu'il protège ces
derniers, et que celui qui protège la résistance et
l'opposition et au dessus de la trahison, de la traitrise
et du soupçon.
4 L'alliance du régime syrien avec le Hezbollah chiite-libanais
est une partie de son alliance stratégique sectaire avec
les groupes et politiciens de Qom et de Téhéran, ainsi
qu'avec leurs ambitions rafidites sectaires dans la région.
Outre cela, le régime trouve dans le Hezbollah
libanais, qui est très bien armé, ces feuilles de route par lesquels il
menace ses opposants du Liban, tout comme il menace la
communauté internationale dans le cas où elle voudrait un
jour le traiter à la manière dont elle a traité
Kadhafi et son régime criminel, de même qu'il intimide la communauté
locale syrienne, vu que des milliers de combattants du
Hezbollah libanais ont exprimé leur volonté de combattre en
rang avec Bachar al-Asad et son régime contre toute
menace qui pèserait dessus de la part du peuple syrien qui est
prisonnier. Voyez-vous donc combien ce régime sectaire
et autoritaire bénéficie de cette résistance, et combien cette
prétendue résistance est honorable dans ses objectifs,
ses buts, son existence
?
Quiconque de l'entourage arabe et international du
régime s'oppose à ce dernier, il le menace de
formater contre lui une résistance et une opposition, et
qu'il a entre ses mains leurs feuilles de route
qu'il utilisera contre eux au moment où il le voudra. Il
les effraie donc pour ses propres intérêts par
la résistance et l'opposition, et négocie avec les [différents]
groupes pour ses propres fins, en partant
du principe qu'il a, à ses côtés, la résistance et l'opposition
; — mais en pratique, il n'a rien fourni
pour [ces deux valeurs], si ce n'est qu'il a permis à
certains dirigeants de groupes palestiniens de
s'installer sur les terres syriennes sous des
conditions impossibles, humiliantes et dégradantes5.
Ainsi, il utilise la résistance et l'opposition comme
un bâton sur lequel il s'appuie dans sa vanité
(bâtil) et son opression, et avec lequel il frappe toute personne qui le
contredit ou s'oppose à lui
dans quoi que ce soit. De même qu'il voit dans la
résistance et l'opposition une large couverture
avec laquelle il couvre ses défauts et vices des yeux
des gens.
Une résistance et une opposition qui produit pour ce
régime corrompu, sectaire et usé tous ces
résultats dans lesquels il voit ce déguisement avec
lequel il couvre ses défauts et vices. Comment
voulez-vous qu'il ne se rassasie pas par la résistance
et l'opposition, qu'il ne s'en félicite pas et ne se
montre pas comme faisant partie de [ces deux valeurs] et
étant à ses côtés ? C'est cela la part qu'a le
régime sectaire de la résistance et de l'opposition, et
c'est cela la part qu'a la résistance et
l'opposition du régime baatiste sectaire.
On dit la même chose au sujet de son appel pour le
parti Baas et le nationalisme arabe et autres
slogans [semblables] qu'il adopte avec passion pour
ses propres fins, et dans lequel il trouve son
déguisement qui le couvre de ses défauts, de ses
crimes, de son sectarisme. Mais en réalité, ce sont
des devises qui ne l'intéressent et l'importent pas ; dites-moi,
si non, comment expliquez-vous dans
ce cas l'adhésion du régime aux principes du baasisme
et du nationalisme arabe, alors qu'en même
temps il a assurément formé une alliance avec l'Iran
perse chiite dans son combat et sa guerre
contre l'Irak arabe et le parti Baas arabe qui
gouvernait l'Irak à ce moment là ? Comment pourrait-il
être baatiste, nationaliste, et faire tout cela ? J'ajoute
à cela cette incursion chiite-iranienne dans tous
les domaines de la vie de la société syrienne, à
travers une complicité du régime syrien en personne,
au point où la Syrie est devenue comme un département parmi ceux
de l'Iran. Dans quelle case
parmi les cases du patriotisme, du parti Baas et du
nationalisme arabe est-il donc possible de classer
cette complicité ?
Somme toute, le régime sectaire au pouvoir n'est pas
véridique avec les slogans — quels qu'ils
soient — qu'il lance sans [bien évidemment] tenir
compte de la légitimité et la validité de ces
derniers par rapport à ce qui en est invalide. Slogans
que vous ne pouvez en même temps le
contraindre à adopter ou à s'en remettre en matière de
jugement.
Quant à savoir ce qui est sollicité de la secte
nusayrite à ce stade, je réponds que ce qui est
sollicité des membres de cette secte représenté par
ses dignitaires, leaders et chefs religieux, c'est
d'avoir une politique claire, explicite et diffusée
quand au foyer de la famille al-Asad despotique et
aux actions politiques de ce régime scélérat au
pouvoir, de se tenir aux côtés du peuple syrien dans
sa soif de faire tomber ce régime sectaire arriéré qui
se rassasie et se renforce aux frais du peuple,
d'être au côté de son désir de changer et de se
libérer de la servitude et de la dépendance du tyran,
de son régime et de son parti, et qu'il s'oppose aux
crimes du régime commis envers le peuple
syrien qui est prisonnier, par des actes de
manifestation et de contestation. Voilà ce qui leur est
demandé à ce stade. Il ne suffit pas que l'un d'entre
eux sorte pour nous parler, à travers les médias,
de son opposition indifférente au régime, ou pour nous
parler de l'indigence et de la souffrance des
5 Parmi la politique extérieure douteuse que mène ce régime sectaire —
concernant le conflit avec l'État juif sioniste
—, c'est qu'il n'est ni pour la guerre, alors qu'il prépare la guerre, ni
pour les plans de paix présentés sur la scène, il
ne va ni aux uns ni aux autres. Cette position
indécise est celle qui lui permet, depuis plus de 40 ans, de se nourrir au
nom de la résistance et de l'opposition — et d'exercer
du chantage —. Mais en pratique, sur le terrain, il ne fait en
rien parti de la résistance et de l'opposition.
membres de la secte vis-à-vis du régime au pouvoir, puis
qu'en pratique et en réalité nous trouvions
que le régime, comme tous, se renforce au moyen de la
secte et s'appuie sur elle dans son
oppression envers le peuple syrien et en fait un jeu
pour continuer dans son injustice et sa pratique
sectaire raciste, et qu'il en fasse un obstacle majeur
à tout changement. De même que la secte en
personne — depuis plus de 40 ans — se renforce par le
biais du régime au pouvoir, sur le compte
du peuple syrien, et le peuple syrien — jusqu'à
présent — n'a vu d'elle aucune prise de position
contre le régime.
C'est inacceptable de leur part ! Ici, nous leur
disons en toute clarté : à partir de maintenant, faites
le choix pour vous même ainsi que pour votre secte, et
avant qu'il ne soit trop tard, soit d'être aux
côtés du régime sectaire scélérat, arriéré, comme un
clan qui est avec lui contre le peuple syrien,
soit d'être aux côtés du peuple syrien dans ses
requêtes et ses désires de changer et faire tomber le
régime sectaire, intransigeant et barbare qui est au
pouvoir. Et tout choix aura ses conséquences et
une réaction adéquate de la part du peuple syrien
musulman.
Un dernier mot que je murmure aux oreilles des nôtres
et de notre fier peuple syrien. Je leur dis
donc : unissez vos demandes au régime dans une seule
et unique requête, rien d'autre, et qui est
bien sûr la demande de la chute du régime en entier et
son départ de la vie et de la scène syrienne à
tout jamais — par la permission d'Allah —. Tout autre
demande que cette dernière est inutile et un
gaspillage de temps et d'énergie en vain, ce qui
signifie encore plus de souffrance et d'humiliation
pour le peuple syrien.
« Je ne veux que la réforme, autant que je le puis. Et ma réussite ne
dépend que d'Allah. En Lui
je place ma confiance, et c'est vers Lui que je
reviens repentant. » (S. 11, V. 88)
Le 25 rabî' al-thânî 1432 - Le 30 mars 2011
'Abd al-Mun'im Mustafâ Halîma
« Abû Basîr al-Tartûsî »
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